Dégradation du béton : reconnaître et éviter la réaction alcali-silice


02 déc. 2020
Le béton est un matériau qui doit faire face à de nombreux facteurs internes comme externes qui en favorisent la dégradation. Nous pouvons par exemple citer les conditions météorologiques rugueuses, mais également l’effet d’autres substances qui provoquent des réactions chimiques. La réaction alcali-silice (RAS), par exemple, est un mécanisme de dégradation chimique qui peut causer beaucoup de dommages au béton, ayant comme effet indésirable l’apparition de fissures et d’éclatements. Toutefois, nous, acteurs du secteur du béton, ne restons pas les bras croisés. Les producteurs de béton adoptent de nombreuses mesures afin d’éviter voire d’écarter toute réaction chimique. En effet, une fois produits, les dommages sont irréversibles.


RAS, qu’est-ce que c’est ?

La RAS, réaction alcali-silice, est une réaction chimique bien connue dans le monde du béton, que vous souhaiterez éviter coûte que coûte. En effet, cette réaction provoque un éclatement de votre béton, de l’intérieur. Comment une telle réaction se produit-elle ? Eh bien, certains composants du béton interagissent entre eux. Si cette interaction survient dans des circonstances spécifiques, cette réaction ne tardera pas à se manifester. Votre béton est un oiseau pour le chat dans les circonstances suivantes :
  • un milieu humide
  • en présence de granulats potentiellement réactifs
  • dans un lieu à haute teneur en alcalins

La prévention avant tout

Les acteurs du secteur du béton ne restent pas les bras croisés et adoptent les mesures technologiques liées au béton appropriées. En 2018, une nouvelle version de la Norme belge du béton NBN B 15-001 est entrée en vigueur. Toutefois, avant que certaines mesures de prévention puissent être mises en œuvre, l’architecte ou le bureau d’étude dresse un état de la situation. Tant le niveau de prévention que la catégorie d’exposition de la construction en béton sont identifiés.

Niveau de prévention

L’architecte ou le bureau d’étude évalue le risque de dommages de la réaction alcali-silice chimique. Il va sans dire qu’un pilier de pont dégradé présente un risque plus important que le sol d’un abri de jardin. Sur la base de telles évaluations des risques, un niveau de prévention est octroyé à la construction, également appelé les classes PREV. Ces classes sont divisées en trois niveaux : PREV 1, PREV 2 et PREV 3.

Catégorie d’exposition

Outre l’octroi d'un niveau de prévention, les experts se penchent également sur la catégorie d’exposition. En effet, la mesure dans laquelle la RAS se manifeste dépend en grande partie de l’exposition de l’élément de construction. De plus, la catégorie d’exposition, également appelée classe AR, est étroitement liée aux classes environnementales. La catégorie d’exposition adopte également trois niveaux.

Le véritable travail

Déterminer les classes PREV et AR permet de décider s'il faut adopter les mesures prescrites ou non. Si la construction en béton se trouve dans la classe PREV 1 ou AR 1, aucune mesure complémentaire ne doit être prise. Dans tous les autres cas, le producteur de béton prend des actions concrètes et applique les quatre mesures suivantes : 1. l'utilisation de granulats avec une déclaration attestée de non-réactivité ; 2. l’application d’un ciment certifié LA ; 3. la limitation de la teneur totale en alcalins dans le béton sur la base d'un bilan alcalin ; 4. la réalisation préalable d’essais de gonflement sur des compositions de béton bien définies. Le tableau ci-dessous vous indique clairement les mesures adoptées par les centrales à béton en fonction des classes PREV et AR octroyées.

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